Les années de misère

 

Les années de misèreNon, je vais pas vous parler du temps présent ou des années à venir, mais d’un livre que m’avait conseillé Kamizole, il y a quelque temps déjà.

Les années de misère.

La famine au temps du Grand Roi

Marcel LACHIVER

Editions Fayard

4ème de couverture :

1693-1694 : loin des fastes du Palais de l’Elysée de Versailles, des centaines de milliers de sans-abris miséreux, poussés par la faim, se traînent le long des routes. Les curés les décrivent mangeant de l’herbe, déterrant les chevaux morts pour se nourrir. Cette terrible famine est la conséquence de calamités financières climatiques qui se sont abattues sur le pays. Dans certaines régions, on est resté dix-huit mois sans voir le soleil. les récoltes ont été désastreuses et le prix du pain a été multiplié par quatre ou cinq. L’ inaccéssibilité inexistence de la médecine a fait le reste car les maladies et les épidémies atteignent vite les individus sous-alimentés. L’hécatombe est à peine imaginable aujourd’hui : la famine fit sans doute un million et demi de victimes dans un pays de 20 millions d’habitants.

Le "grand hiver" de 1709 atteint, lui, riches comme pauvres. Arrivée le jour des rois, une première vague de froid prend d’assaut tout le royaume en vingt-quatre heures. Les rivières et les fleuves gèlent brutalement, les campagnes se transforment en champs de glace et les maisons en glacières. Tout gèle, l’eau dans les puits, le vin dans les caves, les pots sur le feu. "Le verre dans lequel on buvait prenait aux lèvres, le pain gelait sous les couettes des lits. " Le froid paralyse toute activité : " Plus de commerce à cause du temps, l’encre gèle au bout de la plume" , note la marquise d’Huxelles. Cet hiver, qui succède à une grave crise économique et aux drames de la guerre, tue d’abord les plus démunis, même si dans les villes on allume des grands feux pour réchauffer les SDF vagabonds.

Formidable document sur la vie quotidienne du petit peuple de Nicolas 1er Louis XIV, ce livre raconte le combat des travailleurs pauvres humbles pour vivre et même pour survivre, quand le dérèglement des saisons transformait la Sarkozie le royaume en pays du tiers monde. Ces "années de misère" sont la face cachée du Grand Siècle, à l’heure où la France n’était plus, selon Attali Fénelon, qu’un "grand hôpital" désolé et " sans provisions "

Comme vous avez pu le remarquer, j’ai éprouvé quelques difficultés à retranscrire ce 4ème de couverture. C’est bien compréhensible, car durant toute la lecture de cet ouvrage, inconsciemment, je n’ai pu m’empêcher de faire un parallèle avec la crise actuelle, toute proportion gardée.

Une grande différence cependant, les années de misère du siècle de Louis XIV, étaient essentiellement dues à des mauvaises conditions climatiques répétitives devant lesquelles, l’homme est bien impuissant. La crise actuelle a une origine 100% humaine !!

Le pire aujourd’hui, c’est que je suis persuadé que les responsables ne retiennent et ne retiendront pas la leçon.

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Commentaires

Tout à fait d’accord avec cette analyse…

Alors que l’Histoire est faite, non pas seulement pour nous intéresser (perso, je la lis comme un roman, ce qu’elle est souvent - nul besoin d’inventer ! aucun romancier ne pourrait trouver de trames et rebondissements plus inouis ni de personnages si divers) mais aussi et surtout pour que l’on en tirât des leçons (idem la philo, d’ailleurs)

il est pré/visible que ni les financiers ni les dirigeants politiques ne prennent la mesure des catastrophes qu’ils ont engendrées… Tout à fait prêts à repartir sur le même pied et sans doute en plus grand et plus pervers !

Désespérant sur le plan de la nature humaine…

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