Histoire du méchant loup

Histoire du méchant loup
3000 attaques sur l’homme en France XVe-XXe siècle

Comme je l’écrivais dans un précédent billet, je viens de terminer la lecture de cet excellent ouvrage que tous les pro et anti-loup se devraient de lire !

Autant dire que la peur du loup n’a pas toujours été un mythe mais bien une réalité. Il suffit pour s’en rendre compte, de s’attarder sur les descriptions d’attaques de loups enragés que l’on qualifierait certainement aujourd’hui de “gore”.

Je ne puis m’empêcher de penser un instant quel charme pourraient avoir nos campagnes et nos forêts actuelles avec la présence du loup, enragé ou non ….

A noter, que dans cet ouvrage de nombreux, sinon la plupart des cas d’attaques de l’homme par le loup ont été relevés dans les registres BMS ( baptêmes-mariages-décès ) et Etat Civil par des généalogistes.

Présentation de l’éditeur :
Le changement de conception de la place de l’homme dans l’univers et le souci revendiqué de défendre la biodiversité ont revalorisé l’image du loup. Avec son retour dans les Alpes, le renversement de perspective crée un fossé au sein de l’opinion publique et accroît les tensions entre les acteurs des espaces pastoraux et les gestionnaires de l’environnement. Dans ce débat souvent passionné, les attaques de loups qui, des siècles durant, l’ont classé parmi les prédateurs les plus nuisibles pour l’homme sont remises en cause. Comme l’agression connotée la plus négativement, celle du loup considéré comme mangeur d’hommes. Pour circonscrire les enjeux d’une question si sensible, il importait d’y voir plus clair. De quels témoignages dispose-t-on et quelle en est la validité ? Comment distinguer les attaques d’animaux anthropophages des cas de rage ? Pour quelle évolution chronologique et quelle répartition géographique ? Comment identifier les agresseurs et quelle en fut leur perception culturelle ? Quelles techniques de prédation étaient-elles mises en oeuvre ? Quel fut l’impact démographique et sociologique des attaques ? Quel risque effectif le loup fit-il peser sur l’homme ? Pour répondre à ces questions, l’ouvrage a mobilisé les témoignages et les travaux publiés sur plus de cinq siècles d’observation - de la guerre de Cent Ans à celle de 1914 - et rassemblé un corpus statistique de plus de 3000 actes de décès, de 1580 à 1830. Aucune synthèse historique n’avait engagé jusqu’ici une enquête aussi large sur l’ensemble du territoire français. Le travail est loin d’être terminé : l’ouvrage convie à élargir la recherche et à envisager les autres aspects du rapport entre le loup et l’homme. Car finalement, au-delà de l’explication donnée à un fait qui ne va plus de soi, l’étude réalisée renseigne davantage sur l’organisation spatiale des activités humaines que sur l’évolution biologique de l’animal. Le loup est un révélateur des choix de société.

Biographie de l’auteur :
Ancien élève de l’Ecole normale supérieure, Jean-Marc Moriceau est professeur d’histoire moderne à l’université de Caen et président de l’Association d’histoire des sociétés rurales. Il est l’auteur des Fermiers de l’Ile-de-France, XVe-XVIIIe siècle (Fayard, 1994), d’un Guide sur la terre et les paysans, XVIIe-XVIIIe siècles (Caen, 2000), de Terres mouvantes. Les campagnes françaises du féodalisme à la mondialisation, XIIe-XIXe siècle (Fayard, 2002) et d’une Histoire et géographie de l’élevage français du Moyen Age à la Révolution (Fayard, 2005). Directeur de la revue Histoire et Sociétés rurales, il anime, avec le géographe Philippe Madeline, le séminaire du Pôle Rural de la Maison de la recherche en sciences humaines de l’université de Caen.

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Commentaires

Je ne saurais dire si c’est un effet de l’école des “Annales” ou des historiens qui s’en sont inspirés… mais la multiplication des angles est plus que réjouissante. Remercions les historiens d’éplucher les documents et archives. Je suis une passionnée d’histoire et à toute)s ceux et celles qui ont un mauvais souvenir des cours d’histoire, qu’ils sachent que tout - n’importe quel sujet - peut devenir l’objet d’une recherche historique… J’ai l’avantage de penser que l’histoire est un roman (en revanche, je n’aime guère, sauf quelques exceptions, les romans historiques). Il suffit de peu de choses pour intéresser… les prof d’histoire devraient s’en souvenir ! quelques anecdotes bien choisies…
Je suis stupéfaite de lire dans le Monde de l’été parmi les personnages oubliés Bernard Palissy brûlant ses meubles ou Savorgan de Brazza à la découverte de l’Afrique. Avec notre petit certificat d’études, nous les connaissions !

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